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Panneaux de scène évoquant la slague

2001 et 2007 Balcons de La Grande Salle, chaque côté de la scène

Les scories minières s’appellent la slague par ici. Ailleurs, on dirait crasse ou laitier. Ces panneaux, dont la texture imite la slague, ont d’abord été conçus par le scénographe Raymond Marius Boucher pour le plancher de Violette sur la terre, une co-production du Théâtre du Nouvel-Ontario (2001-2002), du Théâtre du Tandem et du Théâtre en scène dans une mise en scène de Vincent Goethals assisté d’André Perrier. Les panneaux ont été repris et retravaillés, avec l’accord du scénographe, pour la pièce SLAGUE – L’histoire d’un mineur, une production du Théâtre du Nouvel-Ontario (2007-2008) mise en scène par Geneviève Pineault assistée d’Emmanuelle Langelier avec Ivan Pitre à la scénographie et à la direction technique.


Histoire de la slague dans la fiction et littérature

La pièce Violette sur la terre

Violette sur la terre est une pièce de Carole Fréchette. Le texte est paru chez Leméac en août 2002. Voici le résumé qu’en propose l’éditeur : 

Quatre personnages viennent errer tour à tour sur les terrains d’une mine désaffectée. Une femme silencieuse s’y est installée, qu’ils appelleront Violette. Le mystère de son identité suscite d’abord leurs spéculations puis, très vite, devient le miroir de leurs misères individuelles. Paul a été quitté par sa femme, après avoir été victime d’un grave accident de mine. Étienne, syndicaliste révolté, prépare un acte criminel. Sa femme Marie-Jeanne souhaite en finir avec une relation où le désir est mort. Judith est paralysée par la peur de rester dans le Nord et de se mouler une vie écrite d’avance. Les personnages se rencontrent, les histoires s’entremêlent. Violette est le relais que chacun emprunte pour sonder sa propre profondeur((Leméac éditeur, Violette sur la terre, http://www.lemeac.com/catalogue/1458-violette-sur-la-terre.html, page consultée le 22 octobre 2021.)).

La pièce était une co-production du Théâtre du Nouvel-Ontario (Sudbury), du Théâtre du Tandem (Rouyn-Noranda) et du Théâtre en Scène (Roubaix, France), trois troupes de théâtre établies dans trois villes minières qui ont demandé, à l’été 1999, à Carole Fréchette d’écrire une pièce sur l’univers minier((Voir le « Mot de l’auteur » dans le programme de la pièce que l’on peut consulter sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) à l’adresse https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2873607?docref=lvvGoegBp_dO4vGgeafS7Q. Page consultée le 23 octobre 2021.)). 

La pièce a été mise en scène par Vincent Goethals, avec André Perrier (alors directeur du TNO) à l’assistance à la mise en scène et une scénographie réalisée par Raymond Marius Boucher. L’équipe artistique incluait également Jean-Guy Côté (direction artistique), Pierre Lemoine (éclairage), Daniel Boivin (environnement sonore), Linda Brunelle (costumes), Louis-Philippe Morency (régie, direction technique, direction de tournée et direction de production) et Anne Plamondon (direction de production). Elle a été présentée à Sudbury au Théâtre du Nouvel-Ontario du 25 janvier au 2 février 2002. La pièce a ensuite été présentée en tournée en février 2002 au Québec (Ville-Marie, Rouyn-Noranda, Québec), en mars et avril 2002 en France (Douai, Dunkerque, Loos-en-Gohelle, Roubaix) puis en septembre et octobre 2002 de retour au Québec et en Ontario (Montréal, Ottawa, Amos, Val d’Or, Rouyn-Noranda, Kingston, Oshawa, Mississauga), pour un total de 67 représentations((Théâtre du Nouvel-Ontario, Théâtrographie, Violette sur la terre, https://letno.ca/programmation/violette-sur-la-terre-2001-2002/, page consultée le 22 octobre 2021. Cette page propose 5 photographies de la pièce. On voit bien le plancher de slague sur la 4e photographie.)). 

On peut trouver des documents concernant la pièce dans les archives du TNO qui sont en ce moment dans les bureaux de la compagnie de théâtre, 21 boul. Lasalle à Sudbury.

Ainsi, le dossier « Violette sur la terre 2001-2002 » inclut une copie du programme, les plans d’éclairage, l’horaire de tournée / production, le plan de la salle (scénographie), mais aucune indication quant au choix du matériau pour le décor. Le dossier inclut également deux photos de Roger Doucet, dont une nous montre bien la plancher. Selon la feuille d’information du dossier, il existe 4 photographies ainsi qu’un CD de production((Archives du Théâtre du Nouvel-Ontario, 12 boul. Lasalle, Sudbury ; Boîte 2, Le TNO – Chronique des spectacles. Archives consultées en septembre 2021. Le cd n’était pas dans le dossier au moment où je l’ai consulté en septembre 2021.)).

Il y avait une affiche laminée de la pièce dans le corridor du Département d’études françaises au pavillon Alphonse-Raymond. Cette affiche permet de voir en gros plan le plancher((Cette image a aussi servi à illustrer le programme.)). 

La pièce SLAGUE – L’histoire d’un mineur

La pièce SLAGUE – L’histoire d’un mineur est une traduction de la pièce de Mansel Robinson, Spitting Slag (1998), traduite et interprétée par Jean Marc Dalpé (2007-2008).

Produite par le Théâtre du Nouvel-Ontario (saison 2007-2008), la pièce a été présentée à Sudbury, dans une mise en scène de Geneviève Pineault avec un environnement sonore de Marcel Aymar et une scénographie d’Ivan Pitre, du 28 février au 1er mars, du 6 au 8 mars puis les 28 et 29 novembre 2008. L’équipe artistique incluait également Emmanuelle Langelier (assistance à la mise en scène et régie), Brian Côté (éclairage), Miriam Cusson (costumes) et Jennifer Blanchet (direction de production). La tournée, en septembre et novembre 2008, incluait plusieurs villes du Québec et de l’Ontario. La pièce a été reprise en avril 2010 et présentée dans certaines villes du Québec et de l’Ontario pour un total de 67 représentations .

Sur la page de la théâtrographie du Théâtre du Nouvel-Ontario consacrée à la pièce, on peut voir trois photographies. La troisième nous permet de voir le plancher de la scène qui reproduit la texture de la slague. Les panneaux du plancher de Violette sur la terre ont servi à la scénographie de SLAGUE. « Nous voulions que le personnage évolue dans cet univers minier après l’accident qui l’a paralysé et qui a également causé la mort de son fils. Qu’il soit « condamné » à cet espace qui lui rappelle (et nous rappelle comme spectateur) la mine, ce qu’il a fait – les scories en quelques sortes de ses gestes et décisions puisque nous apprenons qu’il est responsable de cet accident. Qu’il a coupé les coins ronds pour les bonus », se rappelle la metteure en scène Geneviève Pineault. L’utilisation des panneaux de décor s’est faite avec l’accord du scénographe de Violette sur la terre, Raymond Marius Boucher. « Ils ont été retravaillés (patine, adoucissements de certains reliefs et ajout de nouvelles ondulations). Ce choix s’inscrivait aussi dans un souci de récupération / réutilisation et transformation d’éléments de décor ».     

Dans les archives du TNO , le dossier de SLAGUE – L’histoire d’un mineur inclut des photos du spectacle (montage sur papier 8 ½ x 11, impression couleur), l’horaire de tournée, le « preset », le plan du décor, les paroles de la chanson « Mining for Gold », le plan de l’environnement sonore, le texte annoté pour la mise en scène , le cahier de régie incluant des notes pour l’éclairage et la « sono », ainsi que les plans des salles à l’École secondaire catholique de Hearst et celui de l’École secondaire Renaissance à Timmins pour la scénographie. 

Sources

Archives du Théâtre du Nouvel-Ontario (conservées et consultées dans les bureaux du TNO, 21 boul. Lasalle à Sudbury en septembre 2021), Boîte 2, Le TNO – Chronique des spectacles et Boîte 2, Slague.

Théâtre du Nouvel-Ontario, Théâtrographie (pour Violette sur la terre et pour Slague l’histoire d’un mineur)


Johanne Melançon

Johanne Melançon a été professeure à l'Université Laurentienne de 2005 à 2021 après avoir enseigné à l'Université de Hearst de 1989 à 2005. Ses publications et ses recherches portent sur l'œuvre de poètes, romanciers et dramaturges franco-ontariens, de même que sur la chanson québécoise et la chanson franco-ontarienne. Chercheure associée au Laboratoire de recherche sur les cultures et les littératures francophones du Canada, elle a co-dirigé avec Lucie Hotte une Introduction à la littérature franco-ontarienne (Prise de parole, 2010; mention au Prix Champlain 2011). Son projet de recherche actuel porte sur le recours aux humanités numériques pour l'analyse et la mise en valeur des archives du théâtre franco-ontarien.